Seraing progresse dans sa réflexion sur la rénovation du patrimoine immobilier vétuste et inoccupé. Récemment, c’était à Riga, en Lettonie, que les partenaires européens du projet Urbact étaient réunis. La capitale lettone de 640.000 habitants a subi une forte perte de population (environ 1/3), induisant un grand nombre d’habitations laissées à l’abandon.
Comme à chacune des rencontres, l’agenda était chargé à commencer par les visites de cas concrets sur le terrain, toujours très parlantes.
En se promenant dans les rues du centre de Riga il est étonnant de voir des immeubles magnifiquement rénovés, petites boutiques et agréables terrasses de cafés, côtoyer des bâtiments fortement délabrés et inoccupés.
Bien que certains puissent y trouver un certain charme désuet, la volonté de la ville de Riga est de lutter contre cette problématique et de protéger son riche patrimoine immobilier. Dans cet objectif, la municipalité a mis en place un programme de financement de rénovation de façades. Réparées, repeintes, illuminées, tout est mis en œuvre pour soigner l’image de la ville et l’extérieur des immeubles, dans l’idée que l’investissement public doit bénéficier à tous les regards. Les propriétaires volontaires présentent leur projet de rénovation devant un jury qui décide de la priorité des montants à allouer, selon plusieurs critères tels, l’urgence, la valeur patrimoniale ou encore l’éventuel futur projet d’occupation.
A l’inverse, les propriétaires négligents se verront pénalisés d’une taxe doublée voire triplée. Cette politique porte ses fruits puisque chaque année plusieurs dizaine de bâtiments sont ainsi revalorisés.
Un autre mouvement a vu le jour en 2014 : l’asbl « Free Riga », dont l’ambition est de développer des projets d’occupations temporaires au sein de bâtiments en attente de rénovation. Des activités aussi variées que salles de concerts, cafés, musées, boutiques, studios d’artistes, espaces de coworking ou même logements provisoires prennent leurs quartiers au sein d’immeubles à l’abandon. Cette approche vise autant à accélérer le processus de revitalisation qu’à répondre aux nombreux besoins des acteurs culturels, sociaux ou économiques sur le territoire.
Mais, occupation temporaire ne signifie pas improvisation. C’est pourquoi Free Riga coordonne la mise en œuvre des projets depuis le repérage des bâtiments inoccupés jusqu’à l’emménagement des porteurs de projets, en passant par les nombreuses questions en matière de permis, sécurité, contrats, etc.
Eriges est donc revenue avec, dans ses bagages, plusieurs bonnes pratiques inspirantes pour le territoire sérésien.
Prochain rendez-vous à Constanta (Roumanie) en septembre prochain.